amiante
Publié le 21 Octobre 2025

Le constat est désormais partagé à tous les niveaux : l’Europe traverse une crise du logement sans précédent. Face à la flambée des loyers, à la pénurie de logements accessibles et à la précarité croissante dans les grandes villes, le Comité économique et social européen (CESE) appelle à un véritable plan d’action européen pour garantir à chacun un logement digne et abordable.
Réuni à Bruxelles, le CESE demande à la Commission européenne d’aller plus loin que les déclarations d’intention. Son message est clair : le logement ne peut plus être considéré comme une simple politique nationale. Il propose que le droit au logement soit reconnu comme un droit fondamental inscrit dans les textes européens, au même titre que la santé ou l’éducation. Une demande symbolique, mais lourde de sens à un moment où les écarts entre pays, et même entre régions, explosent.
Le CESE recommande la mise en place d’un plan d’action commun, coordonné entre les États membres. Ce plan viserait à favoriser la construction et la rénovation de logements abordables, à soutenir les programmes de réhabilitation urbaine, et à encadrer davantage les marchés spéculatifs. L’institution appelle aussi à un sommet européen du logement, associant le Parlement, la Commission, le Comité des régions et les représentants de la société civile.
Selon le CESE, les politiques nationales ne suffisent plus. Les aides publiques sont trop morcelées, les dispositifs fiscaux trop disparates. En France comme ailleurs, la hausse des taux d’intérêt et le coût des matériaux ont ralenti la construction neuve, aggravant la pénurie. Dans certaines métropoles européennes, le logement absorbe jusqu’à 40 % du revenu moyen des ménages. Une situation jugée intenable.
Reste à savoir si la Commission européenne entendra cet appel. L’Union s’est jusqu’ici montrée prudente, estimant que la politique du logement relevait avant tout des États. Mais la crise s’étend : étudiants sans logement, classes moyennes exclues des centres-villes, travailleurs contraints à des trajets interminables… Pour le CESE, l’urgence impose de repenser la solidarité européenne à travers le prisme du logement.
L’institution n’a pas de pouvoir législatif, mais son avis est souvent un signal politique. En demandant à faire du logement une priorité européenne, elle pousse Bruxelles à sortir de son silence sur un sujet devenu central pour des millions d’Européens.
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